Ferme de la Queue du Renard Ferme

Les produits sont de qualité. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je m'y suis arrêtée un samedi. Il n'y avait personne, j'ai donc poliment attendu, quand je voyais un client qui devait être un habitué aller derrière le barnum avec son panier et faire sa vie. J'ai préparé mon argent et choisi en attendant. J'ai trouvé étrange l'attitude des commerçants alentour qui sont en général prompts à renseigner les clients en l'absence d'un collègue. Mais là, ils évitaient, mal à l'aise. J'en ai très vite compris la raison après m'être fait agressée par la patronne. Je lui dis bonjour, elle ne répond pas. Je lui donne l'argent. Aucun mot. Elle ne me propose pas de couper les immenses fanes. Je la remercie donc en souriant pour son amabilité. Et là, sort la colère qui la hante. Elle se met à me crier dessus, s'assurant que tout le monde l'entend.Elle se donnait en spectacle. Entre temps, j'avais coupé les fanes qu'elle n'avait pas eu le professionnalisme de me proposer de couper. Quand elle s'est précipitée sur moi, j'ai franchement cru qu'elle allait me frapper. Elle a, en fait, pris les fanes que j'avais posées sur un cageot vide et les a jetées avec violence dans mon sac en me traitant de cinglée et me menaçant. Tout en lui disant qu'elle n'allait pas bien, j'ai sorti les fanes que j'ai remises sur le cageot en lui disant d'apprendre à faire correctement son métier. Quand d'un coup elle s'est mise à m'insulter dans sa langue natale, en russe, et, ce n'était pas pour me complimenter. Une aggressivité tristement célèbre. Cette dame ne devrait pas penser qu'elle est la seule étrangère du marché de la Place Saint-Marc. Je le lui ai prouvé en lui répondant dans ma langue préférée et sans l'insulter. Pas mon genre de m'abaisser à ce genre de personne. Alors que je m'éloignais, elle continuait à vociférer en m'insultant et en prenant à témoin les autres commerçants qui souriaient gênés. J'ai travaillé jadis sur les marchés et si j'avais eu un comportement aussi inadmissible, j'aurais été virée sur le champ et, à juste raison. Madame a épousé le patron donc elle se sent forte mais, je comprends aujourd'hui pourquoi il y a si peu de monde à leur étal quand les autres maraîchers sont déjà bien occupés. Ce matin quand je suis passée (plus question de m'y arrêter), les légumes étaient là mais personne pour servir. Pas très professionnel tout ça.